Mieux s'entendre avec les autres

Tout ce que vous n'êtes pas

[Cet article a été lu par 1 944 internautes depuis sa mise en ligne. Merci d'être là.]

‘le bouddha n’est pas le bouddha,
c’est pourquoi je l’appelle le bouddha’

(Soûtra du Diamant cité par A.Jollien)

En lisant ce genre de phrase, mon 1er réflexe est de rigoler, comme souvent. J’adore pointer du doigt les phrases qui en font trop, de simplicité ou en complexité. Et pourtant celle-ci, Alexandre Jollien m’a obligé à m’y pencher, et au bout d’un moment j’ai pu voir au travers. Et j’ai compris. Comme souvent à ce moment là, je regrette d’avoir commencé par ricaner.
 

Le principe de non-fixation

Cette phrase, tirée du Soûtra du Diamant, met en avant le principe de non-fixation. Quésaco? Il s’agit – avant tout – de ne pas réduire les choses à leurs étiquettes. Évidemment, tout peut se réduire à une appellation : ma femme, mes enfants, mes amis, moi. Mais chacun d’eux est beaucoup plus que cela. « Ma femme n’est pas ma femme, c’est pourquoi je l’appelle ma femme« . Si je réduis ma femme à son appellation, alors je l’enferme dans son rôle, son étiquette, je minore tout ce qu’elle m’apporte, tout ce qu’elle est.
Cette phrase tend alors à faire prendre conscience de tout ce que je ne vois pas, ne voit plus au travers de son étiquette, tout le champ des possibles. Ma femme est plus unique, plus dense, plus incroyable que cela. Je me rends compte que je ne pourrai jamais la saisir totalement. Et elle est même encore sûrement plus.
Alors seulement à cet instant, à partir du moment où j’ai pris conscience de tout cela, je peux la nommer « ma femme » sans me tromper. Car je sais qu’il ne s’agit que d’une étiquette, que de mots, et qu’elle est au delà de tout cela.
 

Je peux être con le matin

Il en va ainsi pour chaque personne que l’on nomme, pour nous même également. Il n’est pas question de nier cette étiquette, mais juste de ne pas s’y fixer, pour voir tout ce qui réside au delà. La non-fixation invite à prendre conscience des choses, et à laisser aller. Je peux être con le matin, et pertinent une heure après. Je peux être triste, ou heureux comme jamais. Je ne me fixe pas sur cela, j’avance. Je ne suis pas une simple étiquette, j’évolue constamment.
Je découvre cette phrase ces temps-ci, et comme cela arrive de temps en temps, elle semble répondre directement à mes pensées du moment. A la relation que j’entretiens avec ma famille. A ce morceau d’Abd Al Malik que je garde en tête également. Joli hasard.
Alors je garderai cette leçon avec moi maintenant : « Max n’est pas Max. C’est pourquoi je l’appelle Max. » Soit.
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *