35 exercices pour changer votre vie Repensez votre taff au quotidien

Pratiquer l'ignorance sélective

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Il y a plus de choses à changer dans l’avenir que dans le passé.

(René Lessard)

 
Adapté d’un concept de Timothy Ferriss

Suivre tout ce que fait ce monde

On nous a toujours appris à bien suivre les choses, à garder un oeil vif sur l’actualité, à faire sa veille, à être au courant. De quels sujets? Un peu tout…de manière généraliste le cursus scolaire nous amène à être au fait de l’actualité, à avoir un oeil sur la politique (« sinon elle s’occupera de toi« ), des sorties, le ciné, les bouquins, les découvertes, les attentes, les peurs, les faits divers. Bref, à suivre ce que fait le monde.
Puis s’ajoutent les demandes du cadre professionnel, où nous nourrissons les même ambitions : faire notre veille, rester en contact avec les nouveautés, déceler les bruits faibles, connaitre les mises à jour.
Internet a réussi à démultiplier les possibilités de suivi, comme il a augmenté le nombre de choses à suivre de manière exponentielle.
Et nous, nous sommes au milieu de tout ça.
Alors on passe une partie non négligeable de notre temps sur cette activité. A suivre. Pas à faire, mais bien à suivre. Dans quel but exactement? Jusqu’où?
 

3 constats contre la boulimie d’informations

Il est important d’avoir 3 constats à l’esprit :
1. Dans le match « vous contre toutes les infos du monde« , vous serez obligatoirement perdants. Il est humainement impossible de tout suivre, de tout voir, de tout savoir. Même de manière généraliste et synthétique. C’est un combat perdu d’avance. Autant s’en rendre compte rapidement.
2. La mondialisation des informations est un dérèglement de notre société. Il y a 200 ans, une personne normale savait tout ce qu’il se passait à coté de chez elle, puis captait 2 ou 3 informations sur ce qu’il se passait ailleurs. Aujourd’hui, nous avons la somme des informations locales, nationales, internationales à disposition. Pourtant, il est impossible pour une seule personne de savoir recevoir toute la tristesse du monde, ou sa douleur, ou sa peur. Nous ne sommes pas capables d’ingérer autant de sentiments. Imaginez vous vivre chaque jour le destin de 500 personnes. Ce n’est pas normal, ni souhaitable.
3. Dans le milieu professionnel en particulier, la plupart des informations échangées peuvent se passer de vous. Comme c’est le cas pour l’actualité, nous voyons passer (« en copie ») des tonnes d’informations qui ne nous concerne / intéresse pas. Tout savoir serait mieux, mais je ne pense pas que cela soit pour cet objectif que vous avez été engagé. Votre valeur ajoutée n’est pas là.
 
Pas de problème pour capter des informations si elles vous sont utiles à court terme. Mais la boulimie d’informations n’est pas une fin en soi. La regarder en face est un bon moyen de remettre en cause les sources que l’on suit instinctivement, au quotidien.
Le but au final n’est pas de se renfermer, mais bien de rester concentré pour faire aboutir ce qui nous tient à coeur. Changer les choses, plutôt que de simplement les regarder évoluer.

commentaires sur “Pratiquer l'ignorance sélective”

  1. Merci pour ce nouvel éclairage. Voilà un sujet qui me titille depuis longtemps, à tel point que j’ai créé un néologisme pour ça : l’informitose que je développe dans cet article.
    http://voustombezpile.wordpress.com/2012/02/03/informitose-n-fem/
    On entend aussi parler d’infobésité, mais je trouve que dans ce terme, on se leurre sur l’ingurgitation supposée de toutes ces informations. Je vois plutôt le phénomène comme une démangeaison permanente qui nous rend addict… à tel point que le temps que nous passons à « savoir » est pris sur celui que nous pourrions passer à « pouvoir ». Je suis donc amplement d’accord avec la conclusion de cet article. Tout est finalement dans le dosage… pour ne pas rester sur le bord du chemin pour autant 😉

    1. Héhé, informitose, le mot est bien choisi!
      Oui, il y a ce sentiment d’obésité, on se sent obligé d’ingurgiter toutes ces données, car on nous a appris à la faire. On nous a dit que ne pas savoir était mal. Mais cela date d’un temps où les informations pouvaient encore être dénombrées..

  2. Très intéressant comme article.
    Tim Ferriss en parle pas mal en effet dans son livre.
    Très longtemps j’ai été un drogué de l’information. Et je suis encore en période de sevrage, bien qu’à un stade déjà avancé dans ma thérapie !
    Je ne sais pas si c’est l’influence de mes parents « tu DOIS suivre l’information et lire le journal. TOUS les jours », mais pendant pas mal d’années, je passais je pense bien 2 à 3 heures à suivre l’information, surtout sur internet.
    Jusqu’à ce que je me rende compte que finalement, qu’est ce que j’en ai à faire des gamineries de Copé Vs Fillon (tiens, je suis au courant ?! Oups…) ? Qu’est ce que m’apporte le fait de suivre le dossier du nucléaire iranien depuis plus d’une décennie et qui n’avance pas d’un pouce ? Rien ! Niet, que dalle !
    Aujourd’hui, je pense que je passe toujours une heure à suivre les infos. Et tout le temps gagné, je le consacre à mes nouvelles activités qui elles me sont enrichissantes.
    Mon « truc » est regarder en diagonale les titres des infos sur newsgoogle. Comme ça, ça compense ma démangeaison toujours présente de savoir au moins en une ligne « ce qui se passe ». Ensuite, il m’arrive encore de craquer et de lire des articles entiers…
    A bientôt, Fred

    1. Bonjour Fred,
      merci pour ton commentaire, et bravo pour ta période de sevrage 🙂
      Oui, l’éducation joue un rôle important dans cette recherche constante. Mais tant mieux…cela nous sert à nous construire à un moment donné de notre vie, et puis une fois devenus adultes, il est important de prendre un peu de distance, et de ne pas s’éloigner des buts que l’on cherche à atteindre, ne pas se laisser distraire.

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